With or without the camera running: the work of Inuit film-making
Abstract
enThis article argues for the critical evaluation of indigenous media, art, and aesthetic practices within local trajectories of meaning-making. Drawing on ethnographic research in Arctic Canada with a notable Inuit video and film production company, Igloolik Isuma Productions, I emphasize the value of focusing on locally defined processes of filmic production and on relational bounties accrued outside the camera's field of vision. Indigenous media-making emerges as a collaborative, adaptive, intercultural, and improvisational practice, one akin to Inuit traditions of hunting, carving, garment-sewing, tool-making, and story-telling, and celebrated for its ability to foster unique environmental relationships, material practices, and perceptual orientations. Exploring the compound and relational workings of indigenous media invites critical reconsideration of the generative potentials it holds for the practitioner-inhabitants of indigenous communities, anthropologists, and mainstream audiences more broadly.
Abstrait
frDevant la caméra ou hors champ : la réalisation de films par les Inuits
Résumé
Le présent article plaide pour une évaluation critique des médias, de l'art et des pratiques esthétiques autochtones dans les trajectoires locales de création de signification. À partir de recherches ethnographiques dans les régions arctiques du Canada auprès de la société de production de vidéos et de films inuite Igloolik Isuma Productions, l'autrice défend la valeur heuristique de l'attention portée aux processus locaux de production filmique ainsi qu'aux biens relationnels accumulés « hors champ ». Elle montre en quoi la création médiatique autochtone est une pratique collaborative, adaptative, interculturelle et souvent improvisée, proche en cela des traditions inuites de la chasse, de la gravure, de la couture de vêtements, de la fabrication d'outils et de la narration et renommée pour sa propension à nourrir des relations à l'environnement, des pratiques matérielles et des orientations perceptuelles singulières. L'exploration des coulisses complexes et relationnelles des média autochtones appelle à un réexamen critique de leur potentiel générateur pour les habitants-praticiens des communautés indigènes, les anthropologues et, plus largement, le grand public.